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OPTIQUE GÉOMÉTRIQUE
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LISTE DES SUJETS TRAITÉS SUR CETTE PAGE
Nous
allons dans ce chapitre dégager un ensemble d'équations
qui peuvent résumer à elles
seules l'ensemble de nos connaissances sur l'électrostatique
et la magnétostatique.
Ces équations, au nombre de quatre, se nomment "équations
de Maxwell-Heaviside" (dénomination que nous
abrégerons
par abus de langage comme de nombreux autres ouvrages "équations
de Maxwell") et vont nous permettre d'aborder la
branche de la physique appelée "électrodynamique"
et donc des ondes électromagnétiques.
L'électrodynamique est un pilier de la révolution électronique!
Sans cette théorie: pas de radio, pas de téléphones
ou téléphones
portables, pas d'ordinateurs, pas de satellites, pas d'électroménager,
pas de moteur électrique, bref nous serions encore à l'état
technologique de la fin du 19ème siècle.
Remarque: Il est très important de bien comprendre ce
qui va suivre! Certains des développements seront réutilisés
dans les chapitres de Relativité Restreinte, de Physique
Quantique Des Champs, etc. Par ailleurs, il faudrait que le
lecteur
lise en parallèle le chapitre de Relativité Restreinte
pour mieux comprendre les tenants et aboutissants de certains
résultats
et la provenance de quelques outils mathématiques.
Nous supposerons avant de nous attaquer aux modèles mathématiques
que tout un chacun
admet en ce début de 3ème millénaire que les
rayons gamma, les ondes radio, les micro-ondes, la lumière
visible (et non visible) sont des ondes électromagnétiques
(E.M.) de fréquences différentes:
Figure: 37.1 - Spectre électromagnétique (source: Le Figaro.fr)
Avec un bon résumé des applications
courantes des fréquences en ce début de 21ème
siècle:
Figure: 37.2 - Applications économiques courantes (source: Pour la Science)
L'attribution des fréquences à l'industrie économique,
civile et militaire étant le rôle de l'Union Internationale des
Télécommunications.
PREMIÈRE ÉQUATION DE MAXWELL
Soit
défini un champ de vecteurs
dans l'espace. Considérons une surface S fermée
dans ce champ. Alors à chaque point (x, y, z)
appartenant à la surface correspond un vecteur du champ.
Dans
ce cas le théorème d'Ostrogradsky (cf.
chapitre de Calcul Vectoriel)
donne:
(37.1)
avec
V étant le volume délimité par la surface
(dite pour rappel: "surface
de Gauss")
fermée.
Remarque: Le théorème d'Ostrogradsky est
vérifié à condition
qu'il n'existe pas de singularités dans le volume V.
Rappelons avant de continuer que dans le cas du théorème
d'Ostrogradsky le vecteur est
conventionnellement dirigé vers l'extérieur de la
surface.
Dans
le cas particulier d'un champ électrique, nous obtenons
des résultats
très intéressants. En effet soit une charge
Q repérée
par rapport à un référentiel par le vecteur .
Alors, nous avons vu dans
le chapitre d'Électrostatique qu'en chaque point de l'espace,
il existe un champ
tel que:
(37.2)
d'où:
(37.3)
Comme
nous pouvons le constater, le champ
possède
une singularité
en
. Considérons une surface de Gauss telle que la charge Q se
trouve à l'extérieur de cette surface. À l'intérieur
du volume V
délimité par la surface S le champ ne
possède alors pas
de singularité. Nous pouvons donc calculer la divergence
de :
Il vient alors:
(37.4)
Donc si nous
calculons le flux à travers cette surface nous trouvons
(voir le chapitre de Calcul Vectoriel pour la description détaillée
de l'opérateur del représenté par le symbole
Nabla):
(37.5)
Le flux
est nul!
Dans
le cas où la charge Q se trouve à l'intérieur
de la surface de Gauss n'est
plus définie en nous
avons alors:
(37.6)
Avec
étant
le flux de sur
une petite boule B entourant la charge ponctuelle Q.
Dans ce
cas:
(37.7)
car la divergence est définie partout sur V-B.
Il nous reste donc:
(37.8)
Mais dans
le cas d'une sphère, il est relativement facile de calculer:
(37.9)
Nous avons:
(37.10)
d'où
la "première équation
de Maxwell"
ou "loi de Gauss" pour le
champ électrique (ou "théorème de Gauss")
avec une notation un peu condensée:
(37.11)
où est
la densité de chage exprimée en
coulombs par m3. À gauche nous avons donc
la forme intégrale de l'équation de Maxwell et à droite
sa forme différentielle.
Cette équation
suggère
donc que le flux du champ électrique traversant une surface
close (d'où le
cercle sur l'intégrale) est égal, à un facteur
dimensionnel près, à la
charge totale enfermée dans cette surface.
Remarque: L'intégrale de la dernière
relation est une intégrale
curviligne (donc évaluée sur une courbe). Dans
le domaine de l'électrodynamique les intégrales
curvilignes s'appliquent très souvent sur des chemins
ou surfaces fermées
d'où l'indication d'un cercle superposé au symbole
de l'intégrale portant alors le nom de "circulation
du champ de vecteurs".
Si nous exprimons maintenant cette
équation en fonction du potentiel électrique pour
lequel nous avons démontré dans le chapitre d'Électrostatique
que:
(37.12)
nous obtenons:
(37.13)
Nous pouvons noter la relation ci-dessus de façon plus
esthétique
en utilisant le laplacien scalaire (cf. chapitre
de Calcul Vectoriel),
tel que nous obtenions la relation:
(37.14)
appelée
"équation de Maxwell-Poisson".
DEUXIÈME ÉQUATION DE MAXWELL
Dans
le cas particulier d'un champ magnétique, nous obtenons
également des résultats
très intéressants.
En effet soit un courant I repéré par
rapport à un référentiel par le vecteur .
Alors en chaque point de
l'espace, nous avons vu dans le chapitre de Magnétostatique
qu'il existe un champ tel
que:
(37.15)
d'où:
(37.16)
Comme
nous pouvons le constater, le champ possède
une singularité en .
Considérons alors une surface de Gauss telle que le courant I
se trouve à l'extérieur de cette surface.
À
l'intérieur du volume V délimité par
surface S le
champ ne
possède alors pas de singularité. Nous pouvons
donc calculer la divergence de (cf.
chapitre de Calcul Vectoriel):
(37.17)
D'où:
(37.18)
Si nous
calculons le flux à travers cette surface, nous trouvons alors:
(37.19)
Le flux
est nul!
Dans
le cas où le courant I se trouve à l'intérieur de
la surface de Gauss n'est
plus défini en
nous avons alors:
(37.20)
Avec
étant le flux de sur
une petite boule B' entourant partiellement le conducteur
rectiligne transportant le courant I. Dans ce cas:
(37.21)
car
la divergence est définie partout sur V-B'.
Il nous reste donc:
(37.22)
Mais dans
le cas d'une sphère, il est facile de calculer:
(37.23)
Nous
avons alors la loi de Gauss pour le champ magnétique:
(37.24)
En effet, dans le
cas du champ magnétique, et
sont
perpendiculaires donc:
(37.25)
Remarque: D'où nous pouvons aussi déduire que !
Donc, soit donnée une surface de Gauss dans un champ magnétique,
alors le flux du champ magnétique à travers cette surface vaut:
(37.26)
relation
qui constitue la "deuxième équation
de Maxwell". À gauche nous avons donc la forme
intégrale de l'équation de Maxwell et à droite
sa forme différentielle.
Cette deuxième équation
revient donc à dire qu'il n'existe aucun "monopôle
magnétique" dans
la nature, c'est-à-dire, qu'à tout pôle positif,
nous devons retrouver un pôle négatif (à partir
d'un aimant, les lignes du champ ne divergent pas). La deuxième équation
vient toutefois rajouter l'idée
(démontrée par Dirac) que s'il était possible
de retrouver un monopôle
dans la nature, il serait le point de source du champ magnétique.
Nous verrons cela un peu plus loin dans le détail.
TROISIÈME ÉQUATION DE MAXWELL
Nous
démontrerons dans le chapitre d'Électrocinétique
(car il faut des notions que nous n'avons pas encore rencontrées),
que la variation du flux du champ magnétique dans le temps à travers
une boucle conductrice induit une tension dans cette boucle donnée
par la "loi
de Faraday" ou "loi de Lenz-Faraday":
(37.27)
et nous
avons déjà démontré dans le chapitre d'Électrostatique que:
(37.28)
où la dernière égalité n'est valable que dans le
cas particulier si le chemin parcouru est colinéaire au champ électrique.
Remarque: Nous verrons dans le chapitre d'Électrocinétique
qu'il n'est pas tout à fait correct de noter le potentiel U comme
ci-dessus car au fait, la loi de Faraday exprime la force électromotrice
(potentiel électromoteur) e et ce potentiel est
non conservatif contrairement au potentiel électrostatique
de Coulomb (pour lequel l'intégrale sur un chemin fermé est
nulle comme nous l'avons démontré dans le chapitre d'Électrostatique).
Pour un élément d'un
circuit il
vient:
(37.29)
le changement de signe étant ici justifié par la
loi de Lenz, selon laquelle le courant induit (et le flux magnétique
qui lui est associé) a une orientation telle qu'il
s'oppose à la variation de flux à travers le
circuit.
Si nous
développons cette relation, en utilisant le théorème
de Stokes (cf. chapitre de Calcul Vectoriel)
qui est pour rappel:
(37.30)
Nous avons alors:
(37.31)
Où, comme nous le verrons dans le chapitre d'Électrocinétique,
le champ électrique ci-dessus n'est pas le simple champ
coulombien mais la somme d'un champ coulombien et d'un champ électromoteur
(généré implicitement par la force de Biot-Savart).
Nous avons alors:
(37.32)
Et si l'élément de surface ne bouge pas dans l'espace et que seul
le champ magnétique varie dans le temps, nous avons
alors:
(37.33)
Soit:
(37.34)
Une solution triviale est alors de dire que:
(37.35)
Nous obtenons alors au final:
(37.36)
Ceci
est la "troisième équation
de Maxwell"
ou "loi de Maxwell-Faraday"
dite parfois encore "loi d'induction". À gauche
nous avons donc la forme intégrale de l'équation
de Maxwell et à droite sa forme différentielle.
La troisième équation affirme donc qu'une
variation du champ magnétique
produit un champ électrique dans une boucle conductrice.
Nous disons alors que le terme avec la dérivée partielle du champ
magnétique est le "terme de
couplage magnétique". Cette équation
est donc basée
sur la théorie
de Faraday.
Souvent dans la littérature scientifique, le potentiel U(t)
peut être simplement noté par un u minuscule.
La loi de Faraday de l'induction est typiquement utilisée
par de petits appareils portatifs comme le PEG ci-dessous (Personal
Energy Generator) pour recharger des appareils
électroniques portables:
Figure: 37.3 - Photo d'un PEG (droite) avec un mobile
BÊTATRON
Parmi les nombreux exemples d'application de la troisième
loi que nous verrons dans d'autres chapitres du site, il y en est
un
particulièrement sympathique car il fait penser à la
physique moderne à grande échelle (même si
dans la réalité on en est très loin).
À l'aide des équations de Maxwell et des relations
démontrées
dans le chapitre de Magnétostatique, nous pouvons faire
une petite étude
théorique non exhaustive du principe physique à la
base d'un des plus vieux accélérateurs de particules
non-linéaires.
Une des premières méthodes non-linéaires
qui vient à l'esprit
consiste à accélérer une particule chargée
via une induction magnétique.
Ce type d'accélérateur est appelé un "bêtatron" (dans
l'idée qu'il accélère les électrons
aussi vite que lors de la radioactivité bêta...) et a été conceptualisé dans
les années 1930.
Le bêtatron est un accélérateur de particules
qui consiste à injecter
des électrons dans un tore sous vide (en blanc sur la photo
ci-dessous) soumis à un champ magnétique qui sera
considéré ici
comme homogène entre les deux aimants (en rouges sur la
photo ci-dessous) afin d'obtenir des rayonnements X ou gamma
intenses utiles à certaines
activités professionnelles (médecine, analyse de
structures, etc.). Cet accélérateur est donc limité par
l'intensité du champ magnétique
qu'il peut produire ou supporter.
Figure: 37.4 - Photo d'un bêtatron
Pour cette étude théorique, nous allons d'abord
utiliser le résultat
démontré dans le chapitre de Magnétostatique lorsque
nous avons abordé le rayon de Larmor: un électron
en mouvement dans un champ magnétique
aura une trajectoire circulaire qui sera perpendiculaire au champ
magnétique.
Ensuite, nous allons aussi avoir besoin de la troisième équation
de Maxwell sous forme d'intégrale:
(37.37)
qui - pour rappel - dit qu'une variation du champ magnétique
produit un champ électrique dans une boucle conductrice
(ou un mouvement de particules chargées qui peut être assimilé à une
boucle conductrice!).
Nous avons:
(37.38)
et comme la trajectoire est donc circulaire dans le bêtatron
comme nous l'avons démontré lors de notre étude du rayon de Larmor
dans le chapitre de Magnétostatique, nous avons:
(37.39)
Or comme le champ électrique est tangent à la trajectoire
circulaire des électrons et que ces derniers vont dans le
sens inverse de ce même champ (sens qui est donc constant en tout
point de la trajectoire), nous avons puisque les électrons parcourent
des cercles:
(37.40)
Mais nous avons aussi:
(37.41)
Il vient alors:
(37.42)
d'où:
(37.43)
Nous souhaiterions calculer l'énergie cinétique
que la particule chargée négativement acquiert après
plusieurs tours. Celle-ci est alors égale au travail fourni
par le champ électrique pour déplacer
la charge sur la trajectoire circulaire (pour rappel le champ
magnétique ne "travaille" pas).
Comme nous l'avons montré dans
le chapitre d'Électrostatique, nous avons dans le long d'un
ligne de champ champ électrique (constant):
(37.44)
Dès lors il vient lorsque la charge parcoure N fois
la circonférence du bêtatron:
(37.45)
Exemple:
Considérons un champ magnétique sinusoïdal d'amplitude à une
fréquence de ,
soit une période T de 20 [ms]. Ce qui signifie
qu'en 5 [ms] le champ magnétique passe d'un maximum à une
valeur nulle. Considérons que nous avons un bêtatron avec
une trajectoire circulaire de 1 [m] et que l'électron
peut rester environ 480'000 tours sur cette trajectoire avec ce
rayon précis sans
trop dévier (soit l'équivalent d'à peu près
3'000 [km] parcourus).
L'électron est injecté avec une énergie de
2 [MeV] dans
le tore sous vide (ce qui est déjà très proche
de la vitesse de la lumière!).
Calculons d'abord le rayon initial pour la trajectoire selon
le rayon de Larmor relativiste. Pour cela, il nous faut d'abord
la vitesse correspondant à l'énergie de 2 [MeV]:
(37.46)
Après quelques opérations algébriques élémentaires, nous trouvons:
(37.47)
Dès lors le rayon de Larmor initial vaut:
(37.48)
Nous avons alors pendant toute la durée de l'accélération qui
va amener l'électron à un rayon de Larmor de 1 [m] un gain
d'énergie cinétique de:
(37.49)
Ce qui correspond en électrons-volts à:
(37.50)
soit l'énergie qui était mesurée expérimentalement à l'époque.
Cette énergie correspond aussi à une vitesse qui est très très
proche de celle de la lumière. Ainsi, avec le même calcul que précédemment,
nous obtenons:
(37.51)
vitesse atteinte en quelques centièmes de seconde seulement!
Remarque: Donc dans la réalité,
la force centrifuge augmente au fur et à mesure que l'électron
acquiert de l'énergie cinétique
(et donc de la vitesse). Il faut compenser cette force en augmentant
la force de Lorentz d'autant.
QUATRIÈME ÉQUATION DE MAXWELL
La 4ème
équation de Maxwell est probablement la plus importante.
Elle est une généralisation
de la loi d'Ampère qui a déjà été présentée
dans le chapitre de Magnétostatique et pour laquelle nous
avions obtenu la circulation du
champ magnétique:
(37.52)
La troisième
équation de Maxwell nous dit que la variation d'un champ
magnétique
donne lieu à un champ électrique. Nous pouvons donc supposer
que la réciproque est vraie.
Un endroit
typique où l'on peut observer une variation d'un champ électrique
est par exemple le condensateur (cf. chapitre
d'Électrocinétique).
Nous savons que:
(37.53)
et que le champ électrique
entre deux plans parallèles,
de surface S,
portant des charges ,
uniformément distribuées est donné par
(cf.
chapitre d'Électrostatique):
(37.54)
où est
la densité de charge surfacique.
Ce résultat
est indépendant de la distance D entre
les plans. La première équation de Maxwell donne:
(37.55)
La capacité
d'un condensateur étant définie par (cf.
chapitre d'Électrostatique):
(37.56)
nous avions obtenu
dans le cas particulier d'un condensateur plan et parallèle que
la capacité vaut:
(37.57)
Donc il vient:
(37.58)
et en utilisant le fait que le potentiel électrostatique est le
champ électrique multipliée par une distance qui sera prise dans
le cas présence comme la distance D entre les deux
plans du condensateur, nous avons:
(37.59)
Comme le champ électrique est variable, il est souvent
d'usage de mettre un i minuscule pour le courrant variable
(c'est une tradition que nous retrovuerons dans le chapitre d'Électrocinétique)
et comme entre les deux plaques du condensateur il n'y a que du
vide,
nous parlons
alors de "courant de déplacement",
raison pour laquelle cette dernière relation est souvent
notée
sous la forme suivante:
(37.60)
En exprimant l'expression ci-dessus en utilisant la densité superficielle
de courant, il vient:
(37.61)
Si le champ électrique n'est pas homogène
dans l'espace et dépend donc des coordonnées spatiales,
nous devrons utiliser les dérivées partielles
tel que:
(37.62)
Le courant
de déplacement engendre un champ magnétique calculable au moyen
de la loi d'Ampère:
(37.63)
Dans tout
phénomène où nous observons un déplacement de charge, nous pouvons
supposer qu'il y a création d'un courant de déplacement qui se superpose
au courant de conduction à cause des effets capacitifs dans la matière.
Nous écrivons dès lors:
(37.64)
où nous avons (rappel du chapitre d'Électrostatique et de Magnétostatique):
et
(37.65)
D'autre
part, le théorème de Stokes fournit que:
(37.66)
d'où:
(37.67)
et nous
en ressortons finalement que:
(37.68)
Ceci
est la "quatrième équation
de Maxwell"
ou "équation de Maxwell-Ampère". À gauche
nous avons donc la forme intégrale de l'équation
de Maxwell et à droite sa forme différentielle.
Explication: La quatrième et dernière équation
de Maxwell associe la création
d'un champ magnétique à toute variation d'un champ électrique
et/ou
à la présence d'un courant électrique (la
présence d'un courant électrique étant une
condition suffisante mais pas nécessaire au vu du deuxième
terme). Nous disons alors que le terme avec le dérivée partielle
du champ électrique est le "terme
de couplage électrique".
Résumé:
Nous
avons donc les quatre équations de Maxwell suivantes appelées "formes
locales des équations de Maxwell" sous forme
de différentielles (lorsque les intégrales ne sont
pas indiquées):
(37.69)
Dans le cas où ,
c'est-à-dire dans le cas où nous ne travaillons pas
dans le vide mais dans la matière, nous notons les
équations locales de Maxwell sous la forme suivante:
(37.70)
où
est (rappel) appelé "champ de déplacement" ou
encore "induction électrique"
et (rappel)
"excitation magnétique".
Remarque: Attention!
est une réaction du vide au champ .
Cela s'explique par la constante de permittivité du vide
mise dans l'intégrale (du moins c'est une façon
de voir la chose...).
Mais dans le vide et dans
le cas où nous considérons une absence de charges, nous obtenons:
(37.71)
Ce résultat est
important, car il exprime la propagation possible d'un champ électrique
et magnétique et ce même en l'absence de sources.
Nous utiliserons ces équations pour déterminer
les équations
d'ondes électromagnétiques plus loin.
Remarque: Il est possible d'exprimer les équations
de Maxwell sous forme relativiste (la relativité restreinte)
mais... en réalité,
comme nous l'avons déjà fait remarquer, les équations
sont inchangées!
En effet, les équations de Maxwell sont déjà relativistes.
Ceci n'a rien d'étonnant, car les vecteurs des champs électrique
et magnétique, les photons (cf.
chapitre de Physique Quantique Des Champs), se propagent à la
vitesse de la lumière. À cette vitesse, la
relativité est
reine et une théorie
correcte ne pouvait être que relativiste. On peut toutefois exprimer
les équations à l'aide des notations mathématiques
tensorielles (voir plus loin notre démonstration du tenseur
du champ électromagnétique).
Sous cette forme les quatre équations deviennent incroyablement
simples et compactes (une seule équation extrêmement courte).
Formulés
de cette manière, les champs électriques et magnétiques
s'écrivent
comme un champ unique appelé bien évidemment "champ
électromagnétique". C'est un champ tensoriel
comme nous le verrons plus loin.
Signalons enfin aussi la forme intégrale des quatre équations
de Maxwell dans le vide que nous avons obtenus:
(37.72)
MONOPÔLES
MAGNÉTIQUES
Remarquons
qu'en optant pour le système de mesure naturel où ,
nous avons alors pour les équations de Maxwell dans le vide:
(37.73)
puisque comme nous le démontrerons
plus loin, dans le vide:
(37.74)
Alors la transformation:
(37.75)
ramène la seconde
paire d'équations
précédentes à la première! Cette symétrie
des équations de Maxwell est appelée "dualité"
et c'est un indice qui tend à montrer que les champs électrique
et magnétique
ne sont que les parties unifiées d'un tout.
De plus, si nous introduisons le champ
complexe suivant:
(37.76)
la dualité (en prenant la partie
réelle seulement), s'écrit alors:
(37.77)
la paire d'équations de Maxwell
indiquée précédemment se réduit alors
à (nous utilisons la propriété de linéarité
du produit vectoriel) une seule paire d'équations
dont il ne faut pas oublier de ne prendre que la partie réelle:
(37.78)
Cependant, cette symétrie ne
s'étend pas aux équations de Maxwell avec sources
exprimées dans le système naturel par:
(37.79)
car cela se traduirait au mieux (n'oubliez
pas de ne prendre que les coefficients réels pour le champ intéressé):
(37.80)
mais une fois sur deux cela ne marche
pas (faites la substitution de
vous verrez que vous obtenez toujours une des équations
sur la paire qui est conforme et l'autre pas). L'astuce consiste
alors
à séparer les deux densités en leur partie
imaginaire et réelle respectives:
(37.81)
Nous obtenons alors (toujours sans
oublier de ne prendre les parties réelles et sans oublier
que nous sommes en unités naturelles):
(37.82)
il suffit alors de poser
.
Ces équations sont certes, charmantes mais leur généralisation
n'apporte rien de nouveau cependant car aucune charge magnétique
exprimée par:
(37.83)
appelée "monopôle
magnétique"
n'a été observée à ce jour. Dans
un cadre expérimental, nous disons alors que sont
réels tel que nous ayons bien:
(37.84)
Suite à la proposition d'un lecteur, indiquons
que Dirac aurait proposé une autre manière beaucoup plus
élégante pour compléter
empiriquement les 4 équations
de Maxwell avec sources
démontrées plus haut:
(37.85)
sous la forme suivante
appelée "équations
de Dirac-Maxwell
symétrisées":
(37.86)
Alors évidemment quand l'on voit cela
on se demande qu'elle est l'argumentation qui permet d'arriver à supposer
que la symétrie doit être ainsi écrite?!
En réalité c'est très
simple et très astucieux (comme souvent...). Effectivement,
si nous prenons la divergence du rotationnel du champ électrique,
nous avons de par le fait que (cf. chapitre
de Calcul Vectoriel) celle-ci est toujours nulle quelle
que soit la fonction considérée:
(37.87)
le résultat suivant:
(37.88)
Il en découle alors:
(37.89)
et donc:
(37.90)
Soit après simplification et réarrangement:
(37.91)
Donc c'est le fait de retomber sur une équation
de continuité (de forme identique à l'équation
de continuité
en thermodynamique, en mécanique des fluides, de celle du champ électrique,
de probabilité
en mécanique quantique, etc.) qui aurait donc amené Dirac à
compléter les 4 équations de Maxwell que nous
avons écrites
juste plus haut.
ÉQUATION
DE CONSERVATION DE LA CHARGE
Nous avons
donc démontré les quatre équations de Maxwell qui sont les fondements
de l'électrodynamique classique.
Les équations de Maxwell peuvent être divisées en
deux groupes:
- des "équations sans
source":
et
(37.92)
- des "équations avec
sources" (dans le vide):
et
(37.93)
Dérivant
la première équation avec sources par rapport au temps:
(37.94)
et
prenant la divergence de la seconde, nous obtenons:
(37.95)
La divergence d'un rotationnel est toujours nulle comme nous l'avons
démontré dans le chapitre de Calcul Vectoriel et
donc la dernière expression est nulle. Mais étant donné qu'un lecteur
nous l'a demandé, nous détaillons
ce résultat de façon plus explicite en
simplifiant un peu:
(37.96)
or, et
donc:
(37.97)
Après simplification via l'introduction des unités
naturelles, nous obtenons:
(37.98)
qui est appelée "équation
de conservation de la charge" ou "équation
de continuité" et qui dit qu'en deux instants
voisins
,
la variation dQ de la charge contenue dans
une surface fermée délimitant un système ne
peut être attribuée
exclusivement qu'à un échange de charges avec l'extérieur.
Cette équation est très importante, car elle implique lors de l'étude de
la relativité restreinte, que la charge est une quantité invariante
par translation.
THÉORIE DE JAUGES
Avant de commencer à lire ce sous-chapitre, il est de
première importance pour le lecteur d'aller faire un petit
tour dans la section d'Algèbre du site, dans laquelle se
trouve un chapitre de Calcul Vectoriel où nous faisons un rappel
des différents
opérateurs vectoriels
indispensables en physique et de leurs propriétés.
Ce qui va suivre est très important car outre le fait que
nous allons faire apparaître naturellement un nouveau champ
(le potentiel-vecteur) qui est indispensable dans certaines équations
de la physique quantique relativistes (voir chapitre du même
nom) nous reprendrons cette démarche de jauges dans le chapitre
de physique quantique ondulatoire où les conséquences
sont beaucoup plus vastes!
Soit la relation connue:
(37.99)
Il existe de par les propriétés des opérateurs
rotationnel et divergence (cf. chapitre
de Calcul Vectoriel)
un "potentiel
vecteur"
tel que:
(37.100)
qui satisfait donc (la divergence du rotationnel
d'un champ est toujours nulle car il s'agit d'une propriété mathématique):
(37.101)
Remarque: Le potentiel-vecteur est donc... un potentiel
et un vecteur! De même
que nous pouvons définir un potentiel U dont dérive
,
nous pouvons définir un potentiel
pour le champ .
Mais pour des raisons techniques (provenant de l'expression des
rotationnels de
et de
dans les équations de Maxwell), le potentiel
n'est pas aussi simple que U et ne peut pas s'exprimer
comme un simple scalaire: il faut utiliser un potentiel-vecteur.
Si nous portons la relation dans
l'équation de Maxwell nous
obtenons:
(37.102)
Nous
posons maintenant (la notation F n'a aucun rapport
avec la force newtonienne!):
(37.103)
et nous utilisons les propriétés mathématiques des
opérateurs rotationnel et gradient pour écrire une nouvelle relation
(le signe "-" est là par anticipation de ce qui suivra):
(37.104)
où
dès lors:
(37.105)
où est
un "potentiel scalaire".
Remarques:
R1. Le champ semble
obéir aux mêmes propriétés que le champ gravitationnel
(loi de Newton-Poisson) mais ce n'est qu'une curiosité (les
unités et les
autres propriétés mathématiques n'étant
pas équivalentes).
R2.
Le lecteur voit sans peine que si le potentiel vecteur est
nul,
nous retrouvons alors (cf. chapitre d'Électrostatique):
(37.106)
ce qui renforce les hypothèses des développements précédents (et
ce n'est pas tout...)
De plus, les champs et
restent
inchangés si nous effectuons dans les relations précédentes
les remplacements suivants (les termes s'annulent trivialement):
(37.107)
où est
une fonction arbitraire de et
t.
Nous appelons une telle transformation
un "changement de jauge".
La liberté sur le choix des potentiels permet de leur imposer une
contrainte que nous appelons la "contrainte
de Jauge".
Il existe plusieurs manières de forger cette contrainte
parmi lesquelles nous en distinguons deux:
Ainsi nous utiliserons soit la "jauge
de Lorenz" en imposant:
(37.108)
ou soit la "jauge de
Coulomb" en imposant:
(37.109)
Remarque: Nous
trouvons souvent dans la littérature, la dénomination
"jauge de Lorentz" à la place de "jauge de
Lorenz",
car comme nous l'avons déjà démontré dans
le chapitre de Relativité
Restreinte, la jauge de Lorenz est invariante dans les transformations
de Lorentz (ce qui constitue un avantage certain par rapport à
la jauge de Coulomb!).
Montrons qu'il est toujours possible d'imposer la jauge de
Coulomb. Pour cela, étant donnés et
,
il suffit de trouver dans
les équations:
(37.110)
tel que la relation (jauge de Coulomb):
(37.111)
soit
vérifiée. Ainsi,
doit
vérifier:
(37.112)
La relation:
(37.113)
est appelée "équation
de Poisson du potentiel-vecteur".
De même, pour montrer qu'il est toujours possible
d'imposer la condition de Lorenz, il suffit de trouver dans
les équations précitées:
(37.114)
tel que la relation (jauge de Lorenz):
(37.115)
soit vérifiée. Ainsi, doit
vérifier:
(37.116)
Soit en d'autres termes et de façon plus condensée:
(37.117)
où l'opérateur:
(37.118)
est par définition appelé le "d'Alembertien"
(nous le retrouverons souvent ce terme à partir de maintenant
aussi bien en électrodynamique qu'en physique quantique)
qui est donc aussi invariant par transformation Lorentz comme
nous
le verrons lors de notre étude de la relativité restreinte
(cf. chapitre de Relativité Restreinte).
En reportant les équations:
et
(37.119)
dans les deux autres équations de Maxwell dans le
vide:
et
(37.120)
nous obtenons, en faisant apparaître le laplacien d'un champ
vectoriel par
une des propriétés des opérateurs vectoriels
rotationnel, gradient et divergence (cf.
chapitre de Calcul Vectoriel):
(37.121)
les relations suivantes:
(37.122)
la dernière relation étant appelée "jauge
arbitraire".
Pour la jauge de Lorenz, ces deux dernières équations se
simplifient en (n'hésitez pas à nous contacter si
vous ne voyez pas comment):
(37.123)
que nous appelons "équations
d'onde des potentiels électromagnétiques"
en analogie avec les équations d'onde des champs électrique
et magnétique que nous déterminerons plus loin.
Pour la jauge de Coulomb, les mêmes équations se
simplifient en:
(37.124)
Sachant que
nous pouvons aussi écrire les deux équations d'onde
des potentiels électromagnétiques sous la
forme:
(37.125)
Posons maintenant
(afin d'homogénéiser les unités) tel que nous
définissions un "quadrivecteur potentiel"
qui nous permet d'écrire vectoriellement les deux relations
ci-dessus de manière unifiée:
(37.126)
Remarque: Le fait que le d'Alembertien du quadrivecteur
potentiel s'exprime à partir du quadrivecteur courant qui
est contravariant (cf. chapitre de Relativité Restreinte)
nous amène à poser que le quadrivecteur potentiel
est lui-même contravariant!
Relation que nous noterons
sous une forme condensée de la manière suivante:
(37.127)
où
sera appelé "quadrivecteur courant".
Remarque: Nous retrouverons ce quadrivecteur lors de notre
détermination
du tenseur du champ électromagnétique plus loin
(à la
différence que nous serons en unités naturelles
mais cela ne change pas le fond...).
Le quadrivecteur potentiel
tel que défini nous amène à pouvoir écrire
la (quadrivergence) jauge de Lorenz en faisant usage de la notation
tensorielle:
(37.128)
Ce qui permet finalement d'écrire la jauge
de Lorenz sous forme covariante:
(37.129)
Il s'agit donc d'une équation de la forme
de celle de Klein-Gordon pour une particule de masse nulle (cf.
chapitre de Physique Quantique Relativiste). Donc, nous
pouvons dire dans un sens que l'invariance de jauge électromagnétique
est reliée au fait que la masse du photon est nulle!
Remarque: Il est utile de noter que le fait de poser
(avec ou sans les unités naturelles où )
est une notation qui sera également adoptée lors
de notre étude de l'équation de Dirac ( cf.
chapitre de Physique Quantique Relativiste) ou encore en physique quantique
de champs
(mis à part qu'il y aura une partie imaginaire).
Ces notations nous amènent
enfin à pouvoir écrire:
(37.130)
Nous obtenons ainsi l'équation
de continuité:
(37.131)
équivalent (sous forme)
tensoriel de (voir la démonstration juste plus haut dans
le texte):
(37.132)
Pour résumer en gros...:
Un certain nombre d'effets
physiques se modélisent, selon les cas, par des champs qui
peuvent être scalaires, vectoriels, spinoriels ou encore
tensoriels que nous appelons donc des jauges. Un certain nombre
de phénomènes
physiques s'avèrent respecter des conditions dites de symétrie,
vis-à-vis de ces jauges. Cette symétrie s'exprime
par ce que nous appelons donc une invariance de jauge.
Par exemple, le champ qui
permet de modéliser le champ électromagnétique
est comme nous l'avons vu, un champ de quadrivecteurs formé
d'un potentiel scalaire
(dont le gradient est le champ électrique )
et d'un potentiel-vecteur
(dont le rotationnel est le champ magnétique ).
Ce champ quadrivectoriel qui permet de modéliser le champ
électromagnétique est appelé une jauge.
Il s'avère que nous
obtenions donc exactement les mêmes effets physiques sur
un système de particules chargées si nous remplaçons
cette jauge par une autre jauge en lui rajoutant une contrainte
de
jauge (exemple typique entre la jauge de Lorenz ou de Coulomb vues
plus haut). L'invariance des lois de la physique lors du passage
d'une jauge à une autre étant une invariance de jauge.
Dans le cas du champ électromagnétique, cette invariance
de jauge s'avère exprimer la conservation de la charge électrique
(comme nous l'avons montré).
Mathématiquement,
de tels changements de jauges s'avèrent être le résultat
de l'action d'un groupe de symétrie de dimension infinie
(transformant ces jauges les unes en les autres) que nous appelons
le "groupe de jauge" de l'interaction considérée (ici
l'interaction électromagnétique).
Pour le champ gravitationnel
par exemple (cf. chapitre de Relativité
Restreinte), l'interaction
gravitationnelle se modélise par un champ de tenseurs
symétriques
de rang 2 et avec une signature donnée. Ce champ de métrique
est distribué sur une variété 4D modélisant
l'espace-temps. C'est la jauge de l'interaction gravitationnelle.
D'après la relativité générale (principe
d'équivalence) nous ne changeons rien à l'interaction
gravitationnelle si nous changeons le système de coordonnées
spatio-temporelles dans lequel nous exprimons la métrique.
Le passage d'une expression de la métrique à une
autre en changeant de système de coordonnées
est aussi un changement de jauge. L'invariance de jauge de
la relativité
générale exprime alors la possibilité de passer
d'une jauge à une autre sans changer pour autant les géodésiques
suivies par des particules tests tombant en chute libre dans
le champ
gravitationnel modélisé par le champ de métrique.
L'invariance de jauge de
la relativité générale est ce que nous appelons
l'invariance par difféomorphisme (changement de système
de coordonnées bijectif présentant un certain degré
de régularité) et le groupe de jauge de la relativité
générale est donc le groupe des difféomorphismes
de
(appelé le "groupe souple").
Il convient de préciser
aussi que le potentiel-vecteur
n'est peut-être pas si virtuel que ça. En effet, il
est possible de modifier les trajectoires de particules chargées
passant à l'extérieur du volume cylindrique où
règne un champ magnétique
induit par un courant électrique (circulant dans l'enroulement
d'un solénoïde où ce champ
est "emprisonné"). Il est donc possible d'influer sur la
trajectoire de particules circulant dans une zone où le
champ magnétique
est nul mais où son potentiel-vecteur
ne l'est pas.
Par ailleurs, nous utiliserons
les résultats obtenus ici lors de notre étude de
la théorie
de Yang-Mills dans la voie de l'unification électrofaible
(voir le modèle standard dans le chapitre de Physique
Quantique Des Champs).
Remarque: L'expérience connue qui fait intervenir
le potentiel-vecteur est celle d'Aharonov-Bohm (cf.
chapitre de Physique Quantique Ondulatoire).
TENSEUR
DU CHAMP ÉLECTROMAGNÉTIQUE
Afin de déterminer
le tenseur du champ électromagnétique supposons
dans un premier temps que l'action (cf.
chapitre de Mécanique Analytique) d'une particule
chargée
dans un champ électromagnétique serait donnée
par (choix a priori empirique mais... vous verrez un peu
plus loin):
(37.133)
Remarque: La notation
reste réservée à l'action d'une particule
libre ( cf. chapitre de Relativité Restreinte).
Le lagrangien pour une particule
chargée dans un champ électromagnétique est
donc la somme du lagrangien de la particule en interaction avec
le champ électromagnétique
additionné au lagrangien de la particule libre
(cf. chapitre de Relativité Restreinte):
(37.134)
Remarque: Il s'agit donc du lagrangien de l'interaction
de la particule avec le champ additionné au lagrangien de
la masse de la particule. Dès lors on voit qu'il manque
encore le lagrangien du champ électromagnétique lui-même
en l'absence de charges (appelé: lagrangien du champ
libre) mais nous verrons cela plus loin.
Ceci est donc
(a priori) le lagrangien d'une particule chargée dans
un champ électromagnétique.
Nous allons
démontrer que ce lagrangien est correct:
Le moment généralisé
est donc (cf. chapitre de Mécanique
Analytique et de Relativité Restreinte):
(37.135)
Pour vérifier que nous avons
fait le bon choix de lagrangien au départ, nous allons obtenir
les équations du mouvement et s'assurer qu'elles coïncident
avec la force de Lorentz. Les équations de Lagrange sont,
dans ce cas:
(37.136)
Or nous avons:
(37.137)
et donc:
(37.138)
Mais nous avions fait remarquer lors
de la définition du potentiel scalaire que
d'où:
(37.139)
Nous devrions donc nécessairement
avoir par analogie avec la force de Lorentz:
(37.140)
Il nous faut donc avant de poursuivre,
vérifier que:
(37.141)
Avec:
(37.142)
En composantes:
(37.143)
Donc:
(37.144)
et comme:
(37.145)
Nous avons donc bien l'égalité:
(37.146)
Ces développements confirment
donc notre hypothèse initiale comme quoi l'action du champ
peut s'écrire:
(37.147)
et qu'elle exprime
l'interaction d'une particule chargée avec un champ (car
on y retrouve la force de Lorentz!).
Nous avons donc maintenant
démontré que le "lagrangien
de l'interaction courants-champs":
(37.148)
dont nous avions supposé
empiriquement la forme au début est donc finalement bien
correcte!
L'intégrale d'action s'écrivant
alors:
(37.149)
Introduisons la vitesse
de la particule sous la forme
et l'intégrale s'écrit:
(37.150)
Nous avons vu en relativité
restreinte que:
(37.151)
et de même:
(37.152)
Les intervalles d'espace-temps
sont des invariants tels que (cf. chapitre
de Relativité Restreinte):
(37.153)
Si le référentiel
O' n'est pas en mouvement ),
nous avons:
(37.154)
d'où:
(37.155)
ce qui s'écrit aussi:
(37.156)
Dès lors:
(37.157)
Faisons usage du quadrivecteur
potentiel contravariant (voir plus haut):
(37.158)
et du quadrivecteur
déplacement contravariant (cf. chapitre
de Relativité
Restreinte):
(37.159)
L'expression de l'action
d'une particule chargée dans un champ électromagnétique
et dans une métrique de Minkowski
(cf. chapitre de Relativité Restreinte
et Relativité Générale) se réduit
finalement à l'expression condensée:
(37.160)
avec donc:
(37.161)
sans oublier
que nous utilisons ici la métrique +,-,-,- (cf.
chapitre de Relativité Restreinte et Relativité Générale).
Remarquons
que l'intégrale d'action en l'absence de champ magnétique
et électrique s'écrit:
(37.162)
ce qui correspond
bien à ce que nous avons obtenu en relativité restreinte
pour une particule libre !
D'après le principe de moindre
action, l'intégrale d'action a une variation nulle pour le
mouvement effectif de la particule, soit:
(37.163)
Remarque: De par l'égalité avec zéro, nous
pouvons éliminer le signe moins devant l'intégrale.
Utilisant l'expression de
l'abscisse curviligne (cf. chapitres de Calcul
tensoriel et de Relativité Générale):
(37.164)
Pour la métrique de
Minkowski, nous pouvons écrire (rappelons que dans la métrique
euclidienne seuls les termes de la diagonale où
sont non nuls):
(37.165)
Ainsi:
(37.166)
l'intégrale précédente
s'écrit alors:
(37.167)
Cela donne en utilisant les
composantes curvilignes (cf. chapitre de
Calcul Tensoriel):
(37.168)
Intégrons par parties
(cf. chapitre de Calcul Intégral Et
Différentiel)
la première intégrale:
(37.169)
Or, comme:
et
(37.170)
Alors:
(37.171)
avec:
et
(37.172)
devient:
(37.173)
Les quantités
étant arbitraires, l'expression entre crochets est nulle:
(37.174)
Notons:
(37.175)
Les quantités
contravariantes
forment les composantes contravariantes de
ce que nous appelons le "tenseur du champ
électromagnétique" ou le "tenseur
de Faraday" (d'où le F...)
ou plus couramment le "tenseur de Maxwell".
Nous disons alors que
est le "rotationnel du potentiel".
Les "équations
du mouvement d'une particule dans un champ électromagnétique"
prennent ainsi la forme:
(37.176)
que certains physiciens appellent "géodésique
corrigée par une force de Lorentz".
Remarque: Le tenseur du champ électromagnétique
est invariant sous les transformations:
(37.177)
Effectivement:
(37.178)
Dans une métrique de Minkowski
(nous allons avoir besoin du tenseur du champ électromagnétique
dans le chapitre de Relativité Restreinte, d'où le
choix de cette métrique), nous avons cependant:
(37.179)
Ce qui donne:
(37.180)
Le terme
est souvent noté
(même s'il n'est pas plus totalement contravariant).
Il nous reste à déterminer
les composantes du tenseur
contravariant (tenseur qui a la propriété d'être
antisymétrique tel que ).
Commençons par le
plus simple. Nous supposerons comme évident que:
(37.181)
Ensuite, en se rappelant
que :
(37.182)
D'où (en choisissant la métrique Minkowski avec la signature +,
-, - , -):
(37.183)
Ce qui nous donne pour l'instant:
(37.184)
Remarque: En toute rigueur pour ne
pas confondre le tenseur de Faraday avec
sa forme matricielle, nous devrions mettre le premier terme de
l'égalité ci-dessus entre crochets aussi comme nous
l'avons déjà précisé dans le chapitre de Calcul Tensoriel!
Maintenant, étant
connu que
et
les autres composantes du tenseur s'écrivent
compte tenu de:
(37.185)
et donc:
(37.186)
ainsi, avec les dérivées
partielles contravariantes selon la métrique de Minkowski:
(37.187)
Ainsi, nous avons pour le tenseur du champ électromagnétique
en composantes contravariantes avec et toujours avec la métrique
de Minkowski de signature +,
-, - , - :
(37.188)
Ce qui fait que l'équation du mouvement est finalement:
(37.189)
Mais comme nous le verrons
dans le chapitre de Relativité Restreinte, le vrai tenseur
du champ électromagnétique
est défini par (toujours dans la métrique +,
-, - , -):
(37.190)
afin que les transformées
de Lorentz soient conformes.
L'expression
sous forme tensorielle du champ électromagnétique
met bien en évidence l'unité du champ électromagnétique
alors que généralement les champs électrique
et magnétique sont considérés séparément
en théorique classique.
Mais comme en physique théorique
nous travaillons souvent en unités naturelles (c'est un peu
la norme...), nous avons alors:
(37.191)
et donc l'équation
du mouvement:
(37.192)
En notant maintenant les
composantes de 1 à 4 au lieu de 0 à 3 (c'est plus
facile pour les élèves de se repérer dans
la matrice) et sans oublier que les dérivées partielles
sont covariantes et en
adoptant, à nouveau, les unités naturelles telles
que
(in extenso ),
les deux équations de Maxwell avec sources s'écrivent:
(37.193)
En utilisant le tenseur du
champ électromagnétique, il apparaît alors remarquablement
que ces deux équations peuvent être écrites
sous la forme de l'équation tensorielle condensée
suivante:
(37.194)
où
est le "quadrivecteur courant"
défini par (en unités naturelles!):
(37.195)
En utilisant la première
définition du tenseur de Faraday (celle où les composantes
du champ sont divisées par c) et en prenant pour
connu (nous le démontrerons plus tard) que nous
avons dans le système SI:
avec
(37.196)
Comme
nous allons de suite le voir, la partie temporelle de cette équation
donne la divergence du champ électrique et la partie
spatiale le rotationnel du champ magnétique.
Remarque: Nous avions déjà rencontré (défini)
ce quadrivecteur lors de notre étude de la jauge de Coulomb
plus haut ainsi que lors de notre étude de la relativité
restreinte (cf. chapitre de Relativité
Restreinte).
Effectivement:
(37.197)
De même, les deux équations
de Maxwell:
(37.198)
peuvent s'écrire sous
la forme condensée tensorielle:
(37.199)
Effectivement:
(37.200)
Finalement, toutes les équations
de Maxwell, en adoptant les unités naturelles, se résument
à:
(37.201)
Nous pouvons aussi utiliser
un pseudo-tenseur antisymétrique de rang 4 qui peut être
vu comme une généralisation du tenseur de Levi-Civita
(cf.
chapitre de Calcul Tensoriel) tel que nous puissions écrire:
(37.202)
avec:
Le lagrangien que nous
avons déterminé plus haut n'est cependant pas complet.
Effectivement, lorsque nous appliquons le principe variationnel,
nous avons déjà vu
de nombreuses fois dans les différents chapitres de ce
site (mécanique
classique, mécanique ondulatoire, magnétostatique,
relativité restreinte,
relativité générale, etc.) que nous pouvions
obtenir les équations
du mouvement (trajectoires) des sujets (corps) étudiés.
Les équations
obtenues contenaient aussi des paramètres qui expliquaient
la source de ce mouvement (propriétés de la matière,
vitesse, champ, etc.) comme cela a été le cas avant!
Précédemment, nous avons
appliqué le principe variationnel sur le lagrangien d'interaction
charge-champ (magnétique + électrostatique) et avons obtenu l'équation
du mouvement corrigée par la force de Laplace.
Lorsque nous avons déterminé les équations
du mouvement de la particule chargée à partir du principe de
moindre action, nous avons fixé le champ électromagnétique (le
champ est connu) et nous avons fait varier la trajectoire. Le
principe variationnel, doit alors également nous permettre d'obtenir
les équations du champ à partir de la démarche inverse: nous
fixons la trajectoire de la particule (trajectoire connue) et
nous faisons varier le champ électromagnétique (potentiel et
tenseur).
Nous devrions alors obtenir
les équations de Maxwell qui, au même titre que l'on obtient
ce qui fait le mouvement de la particule lorsque l'on fixe le
champ dans le principe variationnel, nous donne l'information
sur ce
qui est la source du champ électrique et magnétique
lorsque l'on fixe la trajectoire dans le principe variationnel
(j'espère que vous avez suivi...).
L'envie est alors très
grande de reprendre simplement l'expression de l'action obtenue
plus haut:
(37.203)
et de lui appliquer une
variation sur le champ après un petit changement dans la manière
de l'écrire:
Nous savons que les charges électriques
bien qu'elles soient ponctuelles, sont considérées
généralement
comme une charge transportée par un courant réparti
de façon
continue dans l'espace. Soit cette
densité de charge, nous avons alors tel
que:
(37.204)
Considérons des charges électriques
se déplaçant à la vitesse v et écrivons
la quantité suivante
(ne pas oublier que nous continuons à travailler en unités
naturelles telles que !):
(37.205)
avec en unités naturelles:
Ainsi, nous avons:
(37.206)
Si nous appliquons le principe
variationnel seulement sur le champ (constant en amplitude donc
la source du champ est constante telle que )
et que nous considérons donc le mouvement des charges
connus, il est immédiat que le premier terme ci-dessus
est nul. Nous avons alors:
(37.207)
pour que cette intégrale
soit nulle, il faudrait que soit
nul... ce qui est plutôt gênant si nous souhaitons déterminer
les caractéristiques d'une source qui alors n'existerait
pas... Dès
lors, nous remarquons qu'il manque quelque chose à notre lagrangien!
L'idée est alors la suivante: nous connaissons une équation
tensorielle qui fait intervenir la densité de courant qui
est et
qui implicitement contient les deux seules équations de
Maxwell qui donnent des informations sur la source des champs électrique
et magnétique respectifs (les deux autres donnant des
propriétés
des champs et non pas des sources) soient (toujours en unités
naturelles):
(37.208)
Il est donc suffisant d'obtenir
ces deux équations (donc l'équation tensorielle y relative) suite
au principe variationnel pour avoir les propriétés de la source
du champ.
Ce qui signifie simplement
que dans l'idéal, nous devrions (et nous attendons à)
avoir :
(37.209)
où l'intégrale s'annule
exactement lorsque !
Il est alors tenant d'écrire
quelque chose de la forme (remarquez que nous avons abaissé l'indice
du potentiel A et monté celui de la densité de courant j dans
la seconde intégrale ce qui ne change rien mathématiquement parlant
au résultat)
(37.210)
Nous pouvons nous aider
de la propriété suivante des quantités du
lagrangien pour déterminer
l'expression "???" manquante: elles sont toutes invariantes.
En d'autres termes et pour rappel, leur pseudo-norme (scalaire)
est égale par changement de référentiel
Galiléen (cf.
chapitre de Relativité Restreinte) telle que:
(37.211)
La première relation est évidente,
nous l'avons déjà démontrée de nombreuses
fois. La deuxième l'est
peut-être moins alors donnons une petite indication (non générale)
pour vérifier qu'elle soit correcte: est
le produit scalaire de j et de A. Si nous faisons
subir la même (quadri)rotation aux deux vecteurs, puisque les
transformations de Lorentz sont des rotations (cf.
chapitre de Relativité Restreinte), l'angle entre j et A reste
inchangé et donc le produit scalaire.
Il nous faut donc ceci
dit, trouver la quantité "???" comme étant un scalaire
invariant faisant intervenir le tenseur de Faraday d'une manière
ou d'une autre.
Nous pouvons alors essayer
directement avec la quantité suivante (sachant d'avance, grâce à nos
précurseurs que c'est la bonne hypothèse):
(37.212)
faisant intervenir le tenseur
covariant et
contravariant de
Faraday car nous savons que:
1. C'est un scalaire invariant!
Effectivement, écrivons en
termes de champs électrique et magnétique pour
en comprendre la signification physique (en unités naturelles):
(37.213)
Remarque: Si nous n'étions pas en unités naturelles, le résultat
du calcul serait de la forme:
(37.214)
La quantité (ou
en
unités naturelles) est donc un invariant du champ.
Exemple:
Dans un référentiel O, considérons une onde électromagnétique
plane. Les modules du champ électrique et du champ magnétique sont
reliés par (voir
plus loin la démonstration). L'invariant du champ considéré est
donc nul. Dans un autre référentiel, avec la même structure du champ,
nous aurons alors aussi .
2. Parce qu'un variationnel
sur ce terme donne:
(37.215)
où l'on devine... qu'en creusant
un peu, contient
implicitement le terme.
Nous voyons aussi qu'un facteur 2 apparaît tel qu'il nous
faudra introduire une constante de normalisation ,
ne serait-ce déjà aussi que pour l'homogénéité des
unités de
l'expression de l'action.
Donc finalement essayons
avec quelque chose du genre:
(37.216)
À présent, pour chercher
les équations du champ électromagnétique,
nous considérons que
les mouvements des charges sont connus et nous utilisons le principe
de moindre action en faisant varier seulement les composantes
du potentiel-vecteur et celles du tenseur du champ électromagnétique.
Il en résulte que la variation
de la première intégrale est nulle et qu'il reste:
(37.217)
Substituons dans la seconde
intégrale, les composantes par
leur expression implicite ,
il vient:
(37.218)
Or nous savons que est égal à puisque
le tenseur de Faraday est antisymétrique:
(37.219)
Rien ne nous empêche de
permuter les indices dans
le premier membre à droite de l'égalité:
(37.220)
Donc finalement:
(37.221)
Intéressons-nous à la seconde
intégrale:
(37.222)
En appliquant le théorème
de Fubini (cf. chapitre de Calcul Différentiel
Et Intégral) qui
dit que l'on peut intégrer selon n'importe quel ordre les variables
d'intégration (sous certaines conditions) on peut alors appliquer
l'intégration par parties (cf. chapitre
de Calcul Différentiel
Et Intégral) de manière à écrire:
(37.223)
où dS représente
la frontière-surface de l'hyper-volume sur
lequel on intégrait initialement et qui omet la variable prise
en considération par le choix de l'indice supérieur v.
Maintenant selon l'indice
supérieur v concerné, les bornes du premier terme de l'égalité:
(37.224)
seront sur les composantes
de temps ou les composantes d'espace. Si nous nous concentrons
sur les bornes temporelles d'intégration, il s'agit des moments
initiaux et finaux de l'action sur laquelle nous appliquons ce
variationnel.
Or aux extrémités temporelles,
le variationnel du potentiel-vecteur est
nul (par définition) donc l'intégrale sur la composante
de temps sera nulle.
Maintenant sur les composantes
spatiales, les bornes (spatiales) sont celles qui permettent
d'intégrer la surface-frontière de l'hyper-volume au temps final.
Si celui-ci est pris comme l'infini, le rayon de la surface-frontière
sera infini et en tout point de cette surface, l'énergie transportée
par le champ ainsi que l'amplitude des composantes du champ sera
nulle (voir démonstration plus bas).
Donc le variationnel de
l'action s'écrit finalement:
(37.225)
Les variations du potentiel-vecteur étant
arbitraires, l'intégrale précédente sera
nulle si l'intégrande
elle l'est, d'où la relation
(37.226)
ce qui nous amène à:
(37.227)
nous retrouvons donc les
deux équations de Maxwell exprimant la source
si et seulement si (en
unités naturelles):
(37.228)
Nous avons
donc alors:
(37.229)
Avec finalement pour "lagrangien
total de l'interaction charge-champ" en unités
naturelles:
(37.230)
ou avec le système SI:
(37.231)
Remarque: Nous
reviendrons sur ce lagrangien avec une autre approche (très intéressante)
dans le chapitre de Physique Quantique Des Champs.
ÉQUATIONS D'ONDE ÉLECTROMAGNÉTIQUE
Maxwell
supposa que l'onde électromagnétique était
une combinaison des phénomènes
qu'explicitent les troisième et quatrième équations.
Si une onde électromagnétique
est éloignée de sa source, nous pouvons alors négliger
la densité superficielle
de courant de la source comme ayant une influence nulle sur l'onde
(nous disons alors que ce sont les équations de Maxwell
sans source dont nous avons déjà fait mention plus
haut). Alors, les troisième
et quatrième équations
de Maxwell s'écrivent:
et
(37.232)
Les champs
d'excitation magnétique et électrique étant
perpendiculaires, plaçons-les de façon commode dans un système
d'axes orthogonaux unitaires
et euclidiens appartenant à en
choisissant que:
et
(37.233)
Remarque: Attention! Il faut bien se rappeler que dans ce qui suit,
H est la composante en z de
et E la composante en y de .
Les
calculs (simples) de
et
donnent, après simplification:
et
(37.234)
Avant d'aller plus loin, un lecteur nous a demandé de développer
les détails qui permettent d'arriver à l'égalité de gauche. Nous
partons donc de:
(37.235)
Or:
(37.236)
car l'onde est plane et la composante du champ électrique étant
en
y, elle ne varie pas selon z. Nous avons alors:
(37.237)
Ceci étant fait, si nous continuons, nous avons donc:
et
(37.238)
En
identifiant les termes semblables, nous obtenons "l'équation
de propagation" du champ électrique:
(37.239)
et procédant de manière identique:
(37.240) relations
qui sont toutes deux de la forme d'une équation d'onde
(cf.
chapitre de Mécanique Ondulatoire) du type
(rappel) équation de Poisson (plus particulièrement
il s'agit d'une équation de d'Alembert):
(37.241)
où
nous avons:
et
(37.242)
La
vitesse de propagation de l'onde électromagnétique dans le vide
est donc:
(37.243)
les
unités ainsi que les valeurs numériques concordent...
La
vitesse de propagation de l'onde électromagnétique dans la matière
est donc:
(37.244)
car l'expérience montre que nous ne pouvons dépasser la
vitesse de la lumière, ce qui est un des postulats de la relativité
restreinte et générale.
Donc, nous pouvons finalement
écrire:
(37.245)
soit en utilisant le d'Alembertien en une dimension:
(37.246)
À défaut d'avoir trouvé l'expression
directe de E(x,t) et
B(x,t),
nous venons d'obtenir des équations différentielles
ne contenant qu'un seul de ces champs. Nous appelons ces équations
respectivement
"équation d'onde pour le champ électrique" et "équation
d'onde pour le champ d'induction magnétique".
Elles ont la même forme
et admettent une solution du même type. Une
solution évidente et particulière (nous laissons
le soin au lecteur de faire cette vérification) de ces équations
différentielles
est la fonction trigonométrique sinus:
(37.247)
en n'oubliant pas
la relation entre la pulsation ,
la vitesse de propagation c et le nombre d'onde k que
nous avions démontrée dans le chapitre de
Mécanique Ondulatoire!
Une solution plus générale est la somme des
solutions triviales (cf. chapitre de Calcul
Différentiel Et Intégral):
(37.248)
Mais nous avons vu lors de notre étude des phaseurs
(cf. chapitre de Mécanique Ondulatoire)
que cette solution réelle n'est qu'un cas particulier d'une solution
plus générale et se trouvant dans le corps des complexes. Donc
finalement, nous pouvons écrire:
(37.249)
ce qui constitue l'onde plane monochromatique
qui est le type d'onde le plus simple à manipuler en physique.
En trois dimensions, la solution est par extension:
(37.250)
Remarque: L'onde
monochromatique ne peut pas représenter une réalité physique.
En effet, si nous calculons l'énergie électrique
associée à tout l'espace, nous obtenons pour celle-ci une énergie
infinie (car elle n'a ni début, ni fin!) ce qui n'est pas
réaliste.
Or, l'équation des ondes est linéaire (solution
est toujours la somme d'autres solutions). Donc ceci implique qu'une
superposition d'ondes de fréquences différentes (nombre d'onde
et pulsation aussi alors!) est également solution. Ainsi, en variant
le vecteur d'onde (et implicitement via sa norme, la pulsation,
la fréquence et la période) nous balayons également l'ensemble
des directions de propagation possibles.
Écrit mathématiquement cela donne, pour le champ électrique:
(37.251)
et rien ne nous empêche de sortir un coefficient
de l'amplitude initiale du champ tel que:
(37.252)
et nous retrouvons donc ici une relation très
similaire à celle d'une transformée de Fourier inverse
(cf.
chapitre sur les Suites Et Séries) ce qui est remarquable!
Alors l'astuce consiste maintenant à poser car
la relation précédente n'est alors pas qu'une simple
analogie avec la transformée de Fourier, c'est une transformée
de Fourier!
Nous pouvons donc relier le champ réel au
champ :
(37.253)
Ces deux relations étant souvent condensées
sous la forme:
(37.254)
Le champ réel est donc à l'instant initial la
transformée de Fourier inverse du champ .
Le terme représente
donc la composante spectrale liée au vecteur d'onde particulier du
champ réel. Cette solution générale de l'équation des ondes s'appelle
un "paquet d'ondes"
Rappels:
R1.Identiquement à la mécanique
ondulatoire (cf. chapitre de Mécanique
Ondulatoire), les coefficients (pulsation)
et k (nombre d'onde) sont exigés pour exprimer la variation du
sinus par des radians et pour lui donner une direction et une pulsation.
R2. La périodicité dans le temps de
la fonction sinus impose:
(37.255)
d'où la définition de la période de
l'onde:
(37.256)
R3. La périodicité dans l'espace
permet de définir de façon identique la longueur
d'onde de la fonction comme:
(37.257)
Nous constatons donc que l'onde plane
se déplace selon x en parcourant une distance en
un temps T.
La vitesse de l'onde électromagnétique est alors:
(37.258)
En introduisant:
(37.259)
dans nous
obtenons le résultat remarquable pour l'onde plane oscillatoire:
(37.260)
ÉQUATION DE HELMHOLTZ
Maintenant, examinons en détail une autre solution
de la forme:
(37.261)
où cette fois-ci, nous faisons
explicitement mention des coordonnées afin d'éviter toute confusion.
Remarque: La solution particulière avec le cosinus
est plus appréciée par les enseignants que celle
avec le sinus, car elle permet comme nous allons le voir, une écriture
condensée
avec les phaseurs (cf. chapitre de Mécanique
Ondulatoire).
Si nous utilisons la notion de phaseur, nous
pouvons réécrire cette solution sous la forme:
(37.262)
Donc:
(37.263)
dans l'équation d'onde:
(37.264)
nous obtenons:
(37.265)
qui n'est autre que "l'équation
de Helmholtz" (pour
l'électrodynamique) à une dimension. Il s'agit bêtement
de l'équation d'onde écrite d'une manière
traditionnelle particulière
que nous retrouvons dans de nombreux autres domaines de la physique.
ÉNERGIE VÉHICULÉE
Il est relativement intuitif que toute onde électromagnétique
transporte donc de l'énergie. Exprimons la valeur de cette énergie.
La direction de propagation d'une onde
électromagnétique étant celle du vecteur ,
nous définissons alors le vecteur de Poynting comme:
(37.266)
dont la
valeur s'exprime en joules par seconde et par unité de surface:
La norme
du vecteur de Poynting représente donc la puissance instantanée
qui est transportée par l'onde électromagnétique à travers
une surface unitaire, perpendiculaire (nous insistons sur le "perpendiculaire")
à sa direction de propagation. Dès lors, nous pouvons aussi écrire
le vecteur de Poynting sous la forme (attention à ne pas confondre
l'énergie et le champ électrique qui sont représentés par
la même
lettre):
(37.267)
où
est comme à l'habitude le vecteur unitaire perpendiculaire
à
(cette dernière relation nous sera utile pour étudier
une petite propriété du rayonnement synchrotron).
Pour une
onde électromagnétique plane, la norme du vecteur de Poynting vaut:
(37.268)
Cette grandeur varie en fonction du
temps et du lieu. En un endroit donné, sa valeur moyenne
est la valeur moyenne du pendant
une période T:
Rappel:
(37.269)
Donc:
(37.270)
La valeur moyenne du vecteur de Poynting
d'une onde électromagnétique plane est une constante... qui ne dépend
ni de la position et du temps.
Remarque: Nous pouvons faire une analogie osée et amusante
avec l'électronique
en faisant une analyse dimensionnelle du produit ci-dessus.
Nous avons:
(37.271)
...pour démontrer l'énergie contenue
dans une unité de volume les physiciens pragmatiques feraient
une analyse dimensionnelle. Évitons cela et intéressons-nous
toujours au cas particulier de l'onde plane:
Basons-nous sur l'énergie électrique
d'une capacité plane idéale productrice d'ondes électromagnétiques
planes avec un rendement de 100%:
(37.272)
et notons la densité volumique d'énergie:
(37.273)
d'où nous tirons que:
(37.274)
et l'énergie totale transportée par
l'onde électromagnétique dans ce cas particulier est donc:
(37.275)
Donc la densité d'énergie électrique d'une onde électromagnétique
est égale à sa densité d'énergie magnétique.
De
par ce résultat, nous sommes amenés à définir
"l'intensité I (moyenne) d'une
onde électromagnétique" par
la valeur moyenne de son vecteur de Poynting:
(37.276)
C'est donc la puissance moyenne que transporte l'onde
par unité de surface. Or, nous avons démontré plus
haut l'expression moyenne du vecteur de Poynting, ce qui nous amène
à écrire:
(37.277)
Maintenant, utilisant la relation entre énergie et quantité de
mouvement (cf. chapitre de Physique Quantique
Ondulatoire):
(37.278)
nous obtenons la densité de quantité de
mouvement de l'onde électromagnétique:
(37.279)
Or si la direction de est
perpendiculaire au front d'onde et est donc confondue avec la direction
de propagation de l'onde son module est:
(37.280)
Nous avons donc pour la densité de quantité de mouvement:
(37.281)
Comme la quantité de mouvement doit avoir la direction de la
propagation, nous pouvons écrire sous forme vectorielle:
(37.282)
Si une onde électromagnétique possède de la quantité de mouvement,
elle possède aussi une densité de moment cinétique. Le moment cinétique
par unité de volume est alors:
(37.283)
Ainsi, une onde électromagnétique transporte de la quantité de
mouvement et du moment cinétique aussi bien que de l'énergie!!!
Ce résultat n'est pas surprenant. Une interaction électromagnétique
entre deux charges électriques implique un échange
d'énergie et
de quantité de mouvement entre les charges. Cela s'effectue
par l'intermédiaire du champ électromagnétique
qui transporte une densité d'énergie
et de quantité de mouvement échangées.
ÉMISSIONS
Pour prévoir la forme et les propriétés du
rayonnement
émis par des antennes ou autres sources, il faudrait rigoureusement
faire appel à des ordinateurs et aux modèles numériques
correspondants au problème à étudier. Formellement,
la résolution des équations
de Maxwell dans des systèmes macroscopiques est assez difficile
et prend du temps. De plus, ceci est plutôt le travail de
l'ingénieur
qui cherche une exploitation pratique à partir de théories
fondamentales. Le physicien théoricien s'intéresse
aux fondements de l'Univers et aux systèmes isolés
et parfaits.
Cependant, nous souhaiterions exposer la théorie
de la diffraction et pour cela, nous devons faire un crochet théorique
via une approximation des propriétés du rayonnement
d'une source ponctuelle sphérique dans le vide.
L'onde dans le cas d'une source ponctuelle sphérique
se propage sphériquement dans l'espace (nous parlons alors "d'onde
sphérique") et
le vecteur de Poynting est radial.
Les vecteurs et
sont
localement contenus dans le plan tangent à la sphère
de rayon r (c'est
logique!) comme le montre la figure ci-dessous:
Figure: 37.5 - Représentation de la propagation par rapport au plan tangent à la
sphère
Pour que le flux d'énergie soit constant, l'intensité
de l'onde doit diminuer avec la distance. En effet, la conservation
de l'énergie impose qu'à travers une sphère
de rayon l'énergie
rayonnée
par unité de temps (écrite avec un "E" droit afin de ne
pas confondre avec la notation du champ électrique) soit égale à celle
qui traverse la sphère de rayon :
(37.284)
Ceci implique naturellement:
(37.285)
Mais en utilisant la relation démontrée plus haut:
(37.286)
et en utilisant
la propriété de perpendicularité du champ électrique
et magnétique
pour une onde plane:
(37.287)
ce qui implique:
(37.288)
Nous
pouvons faire de même pour la composante du champ magnétique.
Donc l'intensité
I d'une onde électromagnétique
sphérique
se propageant dans le vide diminue en puisque:
(37.289)
et
l'amplitude des champs électrique et magnétique
diminue en 1/r.
Par extension (information importante pour les téléphones
portables), au vu des résultats démontrés
précédemment, l'énergie
transportée
diminue donc en puisque:
et
(37.290)
Il est facilement compréhensible maintenant d'appréhender
pourquoi les physiciens utilisent systématiquement la fréquence
pour caractériser
une onde, car l'amplitude n'est pas constante dans le vide alors
que la fréquence est une sorte de signature de l'émetteur
qui ne se perd pas à travers l'espace vide!!!
RAYONNEMENT
SYNCHROTRON
Considérons une charge en mouvement
uniforme rectiligne. Les champs électrique et magnétique d'une
telle charge ont été étudiés dans les chapitres précédents. Nous
avons
également démontré plus haut que le champ magnétique est dans cette
configuration, toujours perpendiculaire au champ électrique. La
première conséquence
est que le champ électrique est radial et le champ magnétique
transversal.
Donc si nous entourons la
particule en mouvement d'une surface sphérique fermée imaginaire,
nous avons alors trivialement (voir la définition du vecteur de
Poynting):
(37.291)
puisqu'effectivement, en tout point
de la surface,
en est perpendiculaire,
tangent, donc
tangent aussi et donc l'angle entre
et
est égal à un angle droit donc le produit scalaire
est nul.
Donc en conclusion le flux total d'énergie
rayonnée est nul pour une charge en mouvement rectiligne uniforme.
Autrement dit, une charge en mouvement rectiligne uniforme, ne
rayonne
pas d'énergie électromagnétique mais transporte avec elle l'énergie
du champ électromagnétique (nous voilà rassuré!). Ceci est confirmé
par les observations expérimentales.
Cependant, la situation est très différente
pour une charge en mouvement accéléré. Le champ électrique d'une
charge accélérée n'est plus radial et ne possède plus la symétrie
par rapport à la charge qu'il possède lorsque le mouvement est uniforme
(nous allons le démontrer). Conséquence... une charge électrique accélérée
rayonne de l'énergie électromagnétique et donc voit son énergie
cinétique diminuer !
Une conclusion importante est qu'il
faut, pour maintenir une charge en mouvement accéléré,
fournir de l'énergie pour compenser celle perdue par rayonnement.
Si la particule au lieu d'être accélérée est
décélérée (c'est typiquement
ce que nous cherchons à faire en radioprotection) à nouveau la
particule va émettre de la même manière le même
rayonnement (nous allons aussi le démontrer). C'est ce qui
se produit, par exemple, lorsqu'une charge, telle qu'un électron
ou un proton, heurte une cible à grande
vitesse. Une fraction substantielle de son énergie totale
s'en va sous forme d'un rayonnement appelé "rayonnement
de freinage" ou
plus communément "bremsstrahlung" (de
l'allemand Bremsung: freinage; et Strahlung: rayonnement).
Les équations que nous allons déterminer
restent valables pour n'importe quel type de mouvement accéléré relativiste
ou non. Par exemple, une particule chargée se déplaçant
sur une orbite circulaire est soumise à une accélération
centripète et émet
donc du rayonnement. Par conséquent, lorsqu'un ion est accéléré
dans un accélérateur cyclique, comme un cyclotron,
un bêtatron ou
un synchrotron, une fraction de l'énergie qui lui est fournie
est perdue sous forme de rayonnement électromagnétique,
cet effet étant
relativement plus important dans les accélérateurs
cycliques que dans les accélérateurs linéaires.
Quand les charges atteignent des énergies
très élevées, comme cela se produit dans les
synchrotrons où l'accélération
est grande (heureusement pour nous car cela va nous permettre
de faire
une petite approximation fort utile...), les pertes dues au rayonnement,
appelé "rayonnement synchrotron",
deviennent importantes et constituent une limitation sérieuse
dans la construction d'accélérateurs
cycliques de très haute énergie mais restent cependant
infiniment utiles à l'industrie de pointe.
Une autre considération
importante se rapporte à la structure atomique. Selon
le modèle
atomique de Rutherford (cf. chapitre de
Physique Quantique Corpusculaire),
nous imaginons l'atome comme formé d'un noyau central chargé positivement,
les électrons chargés négativement décrivant
autour de lui des orbites fermées. Mais ceci implique,
que les électrons se déplacent
suivant un mouvement ayant une accélération et,
si nous appliquons les idées
développées jusqu'à maintenant, tous les atomes
devraient rayonner continuellement de l'énergie (même en
l'absence de source d'énergie
extérieure comme le Soleil). Par suite de cette perte
d'énergie,
les orbites électroniques devraient se contracter, amenant à une
réduction correspondante de la taille de tous les corps.
Heureusement pour nous, cela ne s'observe pas (la matière
ne s'effondre pas sur elle-même) mais cela nous amène
donc à supposer dans
le cadre du modèle de Rutherford que les mouvements
des électrons
dans les atomes est gouverné par certains principes
supplémentaires
que nous n'avons pas encore envisagés. C'est ce qui
nous amènera à créer le modèle
de Bohr de l'atome (cf. chapitre de
Physique Quantique Corpusculaire) mais qui aura, lui
aussi comme nous le verrons, d'autres défauts.
Pour déterminer l'énergie
émise par une charge en mouvement accéléré
nous allons devoir faire usage d'outils mathématiques qui
ne sont plus du même niveau que ceux utilisés précédemment.
Il est donc conseillé que le lecteur ait un bon bagage
mathématique.
Par ailleurs, exceptionnellement nous ferons usage de logiciels
de calculs pour certains points du développement.
Considérons tout d'abord la figure suivante:
Figure: 37.6 - Scénario à considérer pour l'étude du rayonnement synchrotron
Lorsque la distribution
de charges
et la distribution de courant se
trouvent au point ,
le point M reçoit l'onde électromagnétique émise
par les charges et le courant lorsqu'ils étaient au point
c'est-à-dire à l'instant t'
(à cause de la vitesse limite de la propagation du champ
dans l'espace). Le retard temporel est la durée de propagation
depuis le point
vers le point M,
soit:
(37.292)
Donc:
(37.293)
Soit:
(37.294)
Les potentiels scalaires et vectoriels associés respectivement
au champ électrique et magnétiqeu au point de coordonnée
vectorielle
au temps t ont au vu des résultats
obtenus dans les deux chapitres précédents les expressions suivantes:
(37.295)
où nous devons par contre de suite démontrer en
détail que le potentiel vecteur associé au champ magnétique s'exprime
bien ainsi!
Remarque: Nous allons faire usage de ces deux relations
de potentiel dans notre étude du champ rayonné car
leur forme mathématique
similaire nous permettra, du moins nous l'espérons..., de
simplifier les développements.
Ces deux relations nous sont déjà
partiellement familières, la première qui exprime
le potentiel
électrique (retardé) a été démontrée
dans le chapitre d'Électrostatique dans le cadre non relativiste
(donc nos calculs risquent de ne pas être corrects si nous
tombons sur un résultat qui dépend de la vitesse
! ... nous verrons bien).
Concernant la deuxième relation
qui exprime le potentiel-vecteur retardé, nous avons vu plus
haut que
était toujours juste au gradient d'une fonction additive
près pour
(de par les propriétés des opérateurs vectoriels
différentiels) tel que:
(37.296)
et que
soit sous forme relativiste ou non, nous avions:
(37.297)
Rappelons aussi (cf.
chapitre de Magnétostatique)
que:
(37.298)
Il s'ensuit que si nous posons:
(37.299)
que nous retrouvons la loi
de Biot-Savart puisque si et seulement si
ne dépend pas de r alors (trivial):
(37.300)
Nous obtenons donc bien:
(37.301)
Bien que cette forme du potentiel vecteur
ne donne que la loi de Biot-Savart sous forme non relativiste, comme
elle satisfait toujours:
(37.302)
elle est quand même valable dans
le cadre relativiste car cette équation de Maxwell ne dépend
pas de la vitesse. De plus, si nos résultats dans l'étude
du rayonnement synchrotron nous donnent à la fin une expression
indépendante de la vitesse, nous aurons encore
une fois confirmé cet état de fait.
POTENTIELS
DE LIÉNARD-WIECHERT
Soit le cas où une particule
de masse m et de charge q parcourt
une trajectoire .
Par rapport à un point origine O,
sa coordonnée vectorielle est ,
son vecteur vitesse sera noté:
(37.303)
et
son accélération:
(37.304)
Si la charge ponctuelle
q se situe à l'origine O,
nous avons vu dans le chapitre de Calcul Différentiel Et
Intégral que la fonction de Dirac nous donne:
(37.305)
ainsi que si la charge ponctuelle
q se situe à une abscisse ,
nous avions:
(37.306)
Ce qui vient d'être dit pour
un espace à une dimension peut aussi être appliqué
à un espace à trois dimensions comme nous l'avions
vu et nous écrivons alors:
(37.307)
Si nous choisissons pour unités
pour la fonction de Dirac des ,
alors nous pouvons écrire:
(37.308)
où q est alors la charge totale au point .
Pour la distribution de la densité
de courant, nous avons de même toujours en choisissant les
mêmes
unités que pour la fonction de Dirac:
(37.309)
Dès lors au point
M, les potentiels au temps t ont
pour expression:
(37.310)
C'est une formulation bien utile (un détour) qui
va nous permettre de résoudre notre problème.
Pour cela, lorsque la charge se trouve au point au
temps t',
nous posons:
(37.311)
Nous allons utiliser un long artifice afin de résoudre l'intégrale
du potentiel électrique (qui est donc une intégrale multiple en
coordonnées cartésiennes)!
Celui-ci commence en multipliant le facteur sous l'intégrande
de par:
(37.312)
cela ne modifie pas l'intégrale puisque:
(37.313)
et que (cf. chapitre de Calcul Différentiel Et Intégral):
(37.314)
Nous disposons alors de l'expression suivante dans laquelle apparaît
le temps t':
(37.315)
ce que nous avons le droit d'écrire car la deuxième intégrale
ne dépend pas explicitement de t'.
Bon maintenant si nous essayons de résoudre cette intégrale,
nous allons y passer notre vie... pour rien. Il va falloir être
astucieux.
Avant de rechercher une solution de cette intégrale, nous devons
d'abord traiter le cas plus général de l'intégrale suivante:
(37.316)
Soit écrit de manière plus condensée:
(37.317)
qu'il est facile de rapprocher avec l'intégrale antéprécédente:
(37.318)
où nous nous sommes donc arrangés pour que ne
dépendent respectivement (explicitement) que de x, y, z et t'.
Nous souhaitons maintenant faire le changement de variables:
(37.319)
Nous rappelons que dans des changements de variables dans les
intégrales multiples (voir le Jacobien dans le chapitre de Calcul
Différentiel Et Intégral), nous avons, en passant des coordonnées
cartésiennes aux coordonnées curvilignes les relations suivantes:
(37.320)
où pour rappel:
(37.321)
et où:
(37.322)
n'est pas une valeur absolue mais le déterminant d'une matrice!
Or, dans notre cas traité, rappelons que nous avons tous les qui
sont nuls et donc:
(37.323)
et au cas où pendant les développements un des ne
le serait plus pour des raisons encore non déterminées, nous aurions:
(37.324)
L'intégrale multiple devient alors:
(37.325)
où le terme entre accolades est pris à par
nécessité de la construction des développements précédents préparant
l'artifice mathématique!
Et rappelons encore une fois (!!) la propriété des fonctions
de Dirac:
(37.326)
Nous avons alors immédiatement la simplification:
(37.327)
où:
(37.328)
est donc le Jacobien de la transformation de l'artifice...
Il est évident que par construction du Jacobien, nous avons:
(37.329)
Dès lors il vient:
(37.330)
Pour l'intégrale I nous avons alors:
(37.331)
Calculons donc maintenant notre Jacobien...:
(37.332)
En revenant au cas traité, a
donc pour composantes:
(37.333)
Ainsi, nous avons le calcul des éléments de l'inverse
du Jacobien:
(37.334)
Bon maintenant que nous avons les composantes de la matrice Jacobienne,
il ne nous reste qu'à calculer son déterminant. Donc
soit nous utilisons la relation générale du calcul
de déterminant démontrée
dans le chapitre d'Algèbre Linéaire, soit nous utilisons
Maple... Alors histoire de gagner un peu de temps faisons-le avec
Maple 4.00b:
>with(linalg): > A:= matrix(4,4,[1,0,0,a,0,1,0,b,0,0,1,c,d,e,f,1]);
où:
(37.335)
avec:
et
(37.336)
Continuons avec Maple 4.00b:
>det (A);
Ce qui donne:
1 - cf - eb - da = 1 - ( fc + eb + da)
(37.337)
L'inverse du Jacobien a alors pour expression:
(37.338)
où nous avons utilisé le produit scalaire dans la dernière relation
afin de condenser l'expression.
Soit:
(37.339)
L'intégrale multiple:
(37.340)
où pour rappel:
(37.341)
soit autrement écrit:
(37.342)
mais suite à notre changement de système de coordonnées
nous avons pour rappel:
(37.343)
Or, rappelons encore une fois que:
(37.344)
Donc il faut prendre g en !
Il vient:
(37.345)
Ce qui permet d'écrire:
(37.346)
Il en est de même pour:
(37.347)
qui s'écrit alors:
(37.348)
Finalement la résolution de l'intégrale I s'écrit:
(37.349)
On accède ainsi enfin aux expressions des potentiels.
- Le potentiel scalaire s'écrit:
(37.350)
- Le potentiel-vecteur s'écrit:
(37.351)
Compte tenu de l'intégrale qui est quasiment la même que pour
le potentiel scalaire excepté le terme ,
nous arrivons en faisant les mêmes développements que précédemment à l'expression:
(37.352)
En résumé, les potentiels pris à l'instant (retard temporel de
propagation):
(37.353)
ont pour expressions:
(37.354)
ces potentiels sont appelés "potentiels
de Liénard-Wiechert" avec:
(37.355)
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